Pleins phares, des hommes et des entreprises Laurent Le Roux, président de Le Roux Sas : « Dans les moments de crise, la notion de valeurs de l’entreprise prend tout son sens »
Le Roux Sas est avant tout une entreprise familiale, fondée sur des valeurs. Située en Bretagne, elle a été touchée de plein fouet par la crise que traverse l’agroéquipement, en particulier dans le secteur de l’élevage. Ce qui conduit son président à réfléchir à de nouvelles stratégies pour l’avenir. Une interview extraite de Terre-net Magazine n°3.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
|
|
Laurent Le Roux (LLR): Le Roux Sas est avant tout une entreprise familiale, qui regroupe une vingtaine de personnes sur deux bases dans le centre Bretagne (Finistère, Morbihan et Côtes d’Armor). En 2010, la concession a réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 M€. Proximité avec les clients et qualité du service sont nos valeurs.
Ma formation technique m’a beaucoup aidé à comprendre les besoins de mes techniciens. Ils sont neuf au total et certains ont 30 ans d’entreprise. Sept camions tout équipés permettent d’optimiser l’organisation du travail. Un facteur clé de succès quand on a un planning d’atelier toujours bien rempli. Les techniciens sont formés deux à trois fois par an chez notre concédant principal Same Deutz-Fahr. Pour le matériel spécialisé, les stages sont réservés à des binômes référents. Leurs collègues peuvent ensuite s’appuyer sur leur expertise.
Enfin du positif
TNM : Les immatriculations 2010 sont parues il y a quelques semaines. Comment vous êtes-vous défendu ?LLR : Notre secteur de distribution a été durement éprouvé. En 2010, nos ventes de tracteurs ont baissé de 30 comparé à 21 % au niveau national ! Sans parler du matériel roulant et de fenaison, catastrophique ! Heureusement, nous avons compensé un peu avec le travail du sol, puisque nous avons écoulé un nombre substantiel de combinés de semis de 4,5 m et de déchaumeurs Lemken. Au final, notre chiffre d’affaires va chuter de 20 %. Mais contrairement à 2010, 2011 commence avec un report de commandes. Enfin du positif !
|
TNM : Comment expliquez-vous que la crise vous ait autant touché ?
LLR : Très simplement. Sur notre secteur de distribution, 70 à 80 % des fermes sont laitières. Avec le rachat d’Entremont par Sodiaal, les préoccupations de nos clients, au-delà du prix (0,30 €/l de moins que la moyenne), étaient surtout : « A qui vais-je livrer mon lait ? ». Néanmoins, c’est dans les moments de crise que la notion de valeurs de l’entreprise prend tout son sens. Nos vendeurs ont apporté un soutien moral aux clients. De plus, lorsque c’était possible, nous avons été plus souples sur les délais de paiement.
Le pire serait de ne rien faire
TNM : Et l’avenir, que nous réserve-t-il selon vous ?LLR : A court terme, il y a le Sima et ses nouveautés. Un événement important, qui peut soutenir nos parts de marché. Ensuite, sur le moyen terme, il faut créer de l’animation. Le pire serait de ne rien faire ! Sur le long terme enfin, nous devons améliorer la santé financière de nos entreprises. Notre seul salut sera de réaliser des économies d’échelle puisqu’il est difficile de répercuter nos augmentations tarifaires sur la main d’œuvre et puisque nos marges brutes se réduisent. Les concessions devront s’agrandir ou se regrouper au risque, malheureusement, de voir leurs valeurs fondatrices mises à mal. Notre profession est à un tournant de son histoire. Il faut rester ouvert, être acteur plutôt que subir cette inéluctable mutation.
|
A lire aussi : l'interview de Philippe Pineau, Pdg du groupe Armoricaine, du numéro 2 de Terre-net Magazine |
Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°3. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.
|
Pour accéder à l'ensembles nos offres :